S4E8 – Consommation, bien-être et estime de soi
On s’est toutes retrouvées un jour revenant d’une séance de magazinage, les mains pleines de ce dont on n’avait pas besoin, le coeur creux, et le portefeuille allégé. J’ai l’immense joie de recevoir aujourd’hui en entrevue Laetitia Lazerges pour parler de bien-être et de (sur) consommation. Nous allons vous expliquer comment un outil simple à implémenter dans ton quotidien peut te permettre de vivre une vie plus consciente et heureuse et de passer d’un cercle vicieux à un cercle vertueux. Bonjour Laetitia !
Podcast : Bien-être et consommation
Bonne écoute !
Sophie : Peux-tu te présenter brièvement s’il te-plait pour celles qui n’ont pas encore eu la chance d’écouter ton entrevue du podcast S4E5 et S4E6 ?
Laetitia :Bien sûr, je m’appelle Laetitia. On me connait aussi sous le nom de mon blog Vert Cerise (si tu veux connaitre le pourquoi du comment de ce nom, il va falloir écouter l’épisode 5 et 6). Je suis créatrice de contenus DIY, conceptrice d’ateliers DIY sur mesure pour les entreprises, auteure en loisirs créatifs et créatrice de papeterie, organisatrice d’évènements aussi à mes heures perdues et maman d’un petit garçon de 5 ans.
Consommation
Sophie : Comment définirais-tu ta façon de consommer aujourd’hui ?
Laetitia : Apaisée.
Sophie : Ta consommation a-t’elle été différente dans le passé ?
Laetitia : Oh que oui. Ma maman m’a dit il n’y a pas longtemps que petite, dès que j’avais des sous, il fallait que je le dépense. Alors je te raconte pas quand j’ai eu ma première paye ! J’ai eu une période entre 25 et 30 ans, où j’achetais beaucoup de choses, beaucoup de fringues notamment … Aujourd’hui, j’ai presque honte quand je vois que j’avais publié un article sur mon blog à propos de mon 40e sac. Cela me semble un peu fou aujourd’hui d’avoir été dans une surconsommation à ce point. Sincèrement, qui a besoin de 40 sacs à main ?
Bien-être pour mieux consommer
Sophie : En quoi selon toi le bien-être et l’estime de soi peuvent aider à consommer différemment ?
Laetitia :
Fin 2019, j’ai participé à une Masterclass avec l’ademe et Au féminin sur la vie des objets et comment le DIY était une solution contre la surconsommation. A cet occasion, j’ai demandé sur Insta à mes abonnés de me dire comment il se sentait quand il créait.
En vrac, les réponses parlaient d’estime de soi … Quand j’achète, disons une petite robe en jean que j’ai acheté chez H&M, cela me procure une joie immédiate. Dans les pubs les gens sont toujours heureux !
Mais en fait, et cela a été très bien décrit dans le documentaire The True Cost, cela ne dure pas.
Tu mets ta robe 2 ou 3 fois dans les 5 ans qui ont suivi son achat… Bref, l’achat procure une joie immédiate. Je pense qu’on est toute d’accord mais à long terme, c’est juste un vêtement.
Mais l’expérience (voyage, rencontre, travail manuel,…) me procure de la joie à long terme.
Un jour, une amie, Vanessa qui a aussi un blog, les Gambettes sauvages, m’a demandé de venir à un atelier pour le shooting d’un livre. Il n’y avait qu’une consigne, apportez un vêtement en jean. J’ai cherché dans mon armoire, j’ai déniché cette robe et pendant l’atelier, je l’ai brodé. Pas grand chose, deux trois sequins, du fil fluo, … j’ai passé un bon moment, on avait des gâteaux, des gens inspirants et cette petite broderie là, elle a complètement transformé mon rapport à ce vêtement. Je suis fière de lui avoir apporté une seconde vie, j’aime le moment que j’ai passé et aujourd’hui, quand je porte cette robe, ce n’est plus mon sentiment de regret qui me vient à l’esprit mais tout ce que je les gens m’ont dit ce matin : de la fierté, de la satisfaction, … Et je l’aime et la porte cette petite robe.
Pyramide de Maslow et besoin de consommation
Sophie : J’utilise beaucoup la pyramide de Maslow dans mon travail quotidien auprès de mes clientes comme un outil de priorisation des besoins de vie. né en 1943, Maslow a développé une “pyramide des besoins”. 5 tranches sont superposées selon des besoins à assouvir : des besoins primaires tels que manger et avoir un toit sur sa tête jusqu’au besoin d’accomplissement. Tu proposes de l’utiliser différemment pour ne plus surconsommer. Peux-tu expliquer ?
Laetitia : En réfléchissant à ma vie aujourd’hui, versus celle d’avant, je pense que c’est en partie parce que je suis passé à un niveau de satisfaction beaucoup plus haut dans mon quotidien, depuis que je suis freelance. Non pas qu’il n’y ait pas des trucs chiants comme la compta, les clients relous, les fins de mois difficiles, mais je m’éclate ! On me confie de beaux projets.
Je fais ce que j’aime (créer) et j’arrive à en vivre !
Et j’ai repensé à mes cours de développement personnel et en particulier à celui sur la pyramide de Maslow.
On l’utilise beaucoup en management pour booster la motivation des salariés mais en fait, au départ, il n’a pas été conçu pour ça. Bref, il recense 5 besoins qui s’inscrivent dans une hiérarchie. C’est à dire qu’en fonction d’où tu te trouves dans la pyramide, tu vas avoir plus besoin de l’étape suivante. C’est évidemment simplifié mais pas inintéressant à regarder.

(…)
Je pense que quand t’es au palier d’appartenance ou de sécurité, tu peux avoir envie de consommer beaucoup plus qu’en arrivant au dernier palier.
Note Sophie
Le besoin de consommer ou de surconsommer pour se sentir être est un miroir aux alouettes, on est forcément déçu, ce qui nous fait entrer dans un cercle vicieux. Déception = sentiment négatif, besoin d’augmenter son impression de bien-être, d’ou la facilité de la surconso, comme tu le dis : bonheur instantané, sauf de courte durée, et la on recommence le schéma. En étant clair dans son positionnement dans la pyramide des besoins, on sait comment travailler son développement personnel pour améliorer son bien-être, et passer de consommer pour être à juste vivre pour être.
Vivre mieux et consommer mieux
Sophie : Se sentir bien, aimer celle qu’on est sont des grands frein au développement personnel comme peuvent être des moteurs extraordinaires aussi. Que fais-tu au quotidien pour te sentir bien et/ou pour développer ton estime de soi ?
Laetitia : J’ai remarqué que rien ne me rendait plus enthousiaste que les nouveaux projets. Je suis littéralement boosté par la première phase d’un projet, où tu imagines, tu réfléchis, tu rebondis sur les idées d’un autre. J’adore la sensation que tu ressens quand tu as réussi à accomplir quelque chose et les souvenirs que tu gardes de cette aventure par la suite. J’essaie donc toujours d’avoir un petit projet en réserve et de ne pas me laisser porter par le quotidien.
Sophie : Comment ça se traduit dans ta pyramide de Maslow ?
Laetitia : Dans l’exemple de la création d’un refuge LPO, j’essaie de transmettre à Camille la satisfaction à long terme. Plutôt que d’aller acheter un énième jouet au magasin, on va pendant plusieurs semaines voir mois, se renseigner sur ce qu’il faut faire, fabriquer et installer des nichoirs, s’inscrire au programme pour ensuite recevoir notre plaque Refuge LPO qu’il pourra installer fièrement sur le portail. Je pense aussi qu’on va faire un cahier de ce projet avec des photos, des dessins, des collages, bref ce dont il a envie. Il pourra ensuite expliquer tout ça à ses grands parents, ses cousines, les copains. J’espère que cela va lui permettre de booster sa confiance en lui et son estime.
Consommation et bien vivre
Sophie : On est constamment bombardé d’informations pour sauver la planète et consommer autrement en est définitivement une clef. As-tu quelques conseils pour commencer à consommer autrement et ne pas être dans la surconsommation ?! Perso, je me dem souvent “en ai-je vraiment besoin ?” par ex avant de faire un achat.
Laetitia : Moi, je fonctionne beaucoup au challenge. Je me souviens m’être inscrite à une course à pied, juste pour me motiver à faire du sport pour être prête à temps. Du coup, j’aime me fixer des défis comme ne pas acheter de nouveaux vêtements neufs l’année dernière (j’ai presque réussi, j’ai du acheter quelques culottes et une combinaison de ski, ainsi qu’une paire de chaussettes bien chaude). J’avoue mon côté (un peu) compétitif est très réceptif à ce type de motivation. Si tu t’inscris à un challenge de ce type comme le Défi Rien de neuf, on te motive par des emails chaque mois. En plus, ça donne des idées.
Ensuite, pour réussir, j’évite les tentations : ne pas faire les courses dans les supermarchés m’aide beaucoup. J’essaie d’aller chez les petits commerçants, on va au marché le week-end et quand on a besoin d’un ravitaillement, j’ai créé une liste toute prête des produits que j’achète en Drive. Moins de tentations, moins de risque d’être tentée par des produits super intéressants en tête de gondole.
Sophie : Et si on dérape, oups, que faire ?
Laetitia : On est humain. On peut toujours mieux faire, mais on peut aussi faire pire.
J’essaie plutôt de voir les petits pas positifs que les erreurs (et puis, je suis persuadée qu’on apprend beaucoup plus de ces erreurs). Pas la peine de se blâmer. Je pense qu’il est plus constructif de se demander pourquoi on a dérapé. Pour comprendre les conditions qui ont aboutie à ce dérapage et les éviter si possible à l’avenir.
Retrouve Laetitia
Retrouve tous les univers de Laetitia :
- sur mon blog vertcerise.com
- mais aussi sur les réseaux sociaux : instagram, pinterest, facebook et ma vie créative
- ma boutique etsy
- et puis dans ma vraie vie, entre Paris et la Charente Maritime.
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A ton écoute pour ton bonheur
Crédits
Merci à cet artiste de rendre mes podcasts joyeux en musique.
Titre: Summer Spliffs
Auteur: Broke For Free
Source: http://brokeforfree.bandcamp.com/
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr
Téléchargement (9MB): https://www.auboutdufil.com/index.php?id=495
Merci à ce photographe pour cette imageArtur Tumasjan
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