L’importance de raconter son histoire conflictuelle
Aujourd’hui j’avais envie de t’écrire quelques lignes sur l’importance de raconter son histoire. Alors je ne parlerai pas d’une histoire comme un roman mais plus l’histoire d’une situation vécue et étant conflictuelle. Si j’en suis rendue là où j’en suis maintenant c’est parce que j’ai vécu des conflits, des relations houleuses, et des situations dans lesquelles il n’y avait que la dynamique lose-lose. Je suis la preuve que ça arrive à tout le monde.
A mes yeux une des façons de faire le deuil d’un événement conflictuel et traumatisant à un certain degré est de « raconter son histoire ». Autrement dit, raconter la situation, telle qu’on l’a vécue soi-même et non telle que d’autres l’ont vécu. C’est une activité que j’utilise souvent en coaching, raconter son histoire, et ça permet de clore un chapitre dans sa vie et d’en commencer un nouveau.
Perceptions
Lorsque une situation arrive quelle qu’elle soit conflictuelle, ou non, il y a autant de versions d’histoire que de protagonistes. Déjà physiquement selon son emplacement la perception de l’espace et de son énergie sont différentes.
La perception est alors emprunte de différents éléments :
- l’état d’esprit : si je suis de bonne ou de mauvaise humeur ou fatiguée, ma perception peut se modifier,
- le jugement,
- ou encore les relations que j’ai avec les protagonistes.
Raconter sa version de l’histoire est forcément emprunte de notre perception. En racontant ton histoire, tu t’appropries la situation et en faisant ainsi tu vas :
- te détacher du jugement des autres
- ne pas forcément adhérer à un mythe ou à l’histoire des autres.
Note : je t’ai déjà parlé du mythe familial ici, si tu as besoin de te rafraichir la mémoire.
Raconter ton histoire, c’est raconter une version de la vérité.
Mais est-ce la vérité pour autant ? Il est humain d’avoir un besoin de vérité malgré les émotions et les perceptions car ça vient toucher à une valeur forte en soi : la légitimité.
Ta légitimité
Dans une situation conflictuelle, il y a toujours une phase de recherche de légitimité « ce que je dis est la vérité, pourquoi personne ne me croit ». Je rectifie souvent mes clientes en leur expliquant que en fait, il s’agit « de la vérité telle que tu l’as vécue » et c’est forcément teinté par les perceptions et les émotions.

Selon moi, cette phase de recherche de légitimité est nécessaire mais elle n’a pas pour but de convaincre.
Cette phase de légitimité permet de :
- le sortir de soi : cette situation a pu te traumatiser à un certain point, la faire connaître par d’autre personnes c’est aussi partager le fardeau
- sortir du rôle de victime ou de bourreau : une victime a perdu son pouvoir d’action et de décision lors de la situation, et le bourreau vole ce pouvoir en « persécutant » la victime
- reconnaissance de son rôle : que le rôle qu’on ait joué soit celui de spectateur ou d’acteur il s’agit d’un positionnement bénéfique pour évoluer et tourner la page.
Raconter son histoire pour guérir et avancer
Je crois profondément que nous sommes tous responsables de notre évolution, et raconter son histoire permet de guérir et d’avancer. Aussi douloureuse que soit l’histoire ou peu importe le rôle qu’on ait pu jouer : suis-je fière d’avoir été le bourreau ? La victime ? La spectatrice ?
D’abord parce que ça permet de comprendre ce qui s’est passé, en racontant l’histoire on peut se mettre dans un rôle d’observateur : un peu comme un narrateur qui n’appartient pas au roman écrit. L’observateur regarde la situation sous un autre angle.
Le but n’est pas de convaincre mais de lâcher prise et de passer à autre chose.
Ensuite, parce que l’exprimer, et le sortir de soi va autoriser une guérison de la situation en sortant d’une phase d’obsession. En effet une fois que l’histoire a été racontée une bonne dizaine de fois, la douleur s’atténue, l’obsession liée à la légitimité est moins importante.
Enfin parce que échanger sur cette histoire va permettre d’apprendre, de tirer des leçons et potentiellement d’avancer pour sortir d’une situation de conflit.
On n’oublie pas le but n’est pas de convaincre, le but est de raconter son histoire qu’elle soit traumatisante, conflictuelle est avant tout d’en guérir, et d’avancer en lâchant prise.
Et toi? T’est-il déjà arrivé d’avoir « besoin de raconter ton histoire » ? L’as-tu fait ? Comment t’es-tu sentie ensuite ? Laisse-moi savoir en commentaires comment tu as vécu ceci.
Crédit image : Unsplash
J’ai raconté mon histoire à plusieurs personnes mais la colère est toujours présente même des années après quand je raconte encore ce qui s’est passé la colère remonte, ma voix change, comme si ce que je raconte venait de se passer alors que ça s’est passé il y a plusieurs années.
Isabelle, c’est que la blessure n’est pas refermée et à vif. Essaie des exercices ou des lectures sur le lâcher-prise, ça pourrait t’aider. Bon courage, le bonheur est juste après cette étape de guérison <3